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Numéro 1
Sommaire n°1
Paru le février 1994

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Editorial

On nous dit que l’époque est difficile, comme si nous ne le savions pas ! Nous les pays riches, nous les occidentaux aurions vécu les « trente dernières glorieuses années de croissance » à un niveau de vie que le monde nous enviait, en somme au-dessus de nos moyens. Maintenant, il faut payer.

Le royaume du planning par Mathilde

Emplois du temps fantômes pour cours irréels. On le sait : dans la jungle universitaire un étudiant ne vaut pas grand chose. Pas la peine de perdre du temps à lui en faire gagner.

Dans le hors-champ de sa vie, il va à la recherche de ses pas par Federica Bertelli

Des gens se rencontrent et parlent, ils parlent, ils échangent leurs opinions. Ce texte pourrait être ce qu’un observateur retient, en la circonstance. Pour lui, c’est plus qu’un échange verbal, des idées saisies çà et là, des opinions divergentes qui se confrontent. C’est un scénario de crise, un scénario qu’on ne tournera jamais parce qu’on ne peut l’immerger dans une histoire sans tomber aussitôt dans le pathétique. Pourtant des paroles s’échangent, des idées s’affrontent qui appartiennent à l’air du temps ou que le temps emporte. Qui dit quoi ? À qui chacun s’adresse-t-il ?

Salle d’amour et Psyché par Yovan Gilles

Au palais du Té à Mantoue, il y a une fresque de Julio Romano intitulée Salle d’amour et Psyché, qui représente des scènes de licence, de déchaînement orgiaque, suffisamment bizarres pour qu’au 15ème siècle ce peintre dut payer de sa vie ses audaces. Mais parmi toutes celles qui contreviennent à la morale chrétienne et aux critères esthétiques de l’époque, il y en a une qui élève l’irrévérence à une sorte d’implacable rigueur. La coupole abrite des angelots s’élançant dans le firmament pour y scander la gloire du seigneur, cela avec une ferveur si pieuse que la divine providence y resplendit dans toute sa magnanime pureté. Il y a pourtant un petit détail saugrenu : pour l’observateur situé à la verticale, il ne fait aucun doute, les angelots exhibent une croupe truculente et des couilles ballantes.

Entretien avec I. Sokologorski par Federica Bertelli, Anne Calvel et Yovan Gilles

L’université devrait promouvoir une alternance composée de pauses professionnelles et le temps d’apprentissage et inversement, liés entre eux par des processus d’échanges afin que chacun, qu’il soit étudiant, salarié ou professeur, puisse être en permanence à la fois en situation d’acquisition et de restitution.

Entretien avec G. Castegnaro par Yovan Gilles

- Les périphériques vous parlent : Qu’est-ce que le CJD ?
- Gérard Castegnaro : Le CJD est né en 1938, sous l’appellation du centre des jeunes patrons (CJP), pour devenir en 1968 le centre des jeunes dirigeants, ouvert aux cadres dirigeants. Nous sommes plus de 3000 chefs d’entreprise et cadres (répartis dans 120 sections et 18 régions) pour une « entreprise performante au service de l’homme ». Au début, cela faisait bondir, bien qu’aujourd’hui encore ce ne soit pas rentré dans les mœurs. Ce mouvement d’engagement patronal, un peu en marge, est, à vrai dire, le « poil à gratter » du CNPF. Les chefs d’entreprise et cadres, qui adhèrent à ce mouvement, s’engagent à se former à leur rôle de dirigeant, à échanger dans le cadre de commissions de réflexion, à expérimenter au sein de leur entreprise, et enfin à influencer sur les instances patronales, en prenant position et en proposant des réformes innovantes.

L’entreprise citoyenne par Thierry Masquelier

L’entreprise est, aujourd’hui, au cœur d’une interrogation sociale en raison même de la situation de l’emploi. La montée du chômage inquiète chacun d’entre nous. La disparition des emplois apparaît non plus comme un phénomène conjoncturel et réversible, mais comme l’effet d’une mutation structurelle profonde. Les entreprises resserrent les effectifs et déroulent des plans sociaux. Elles présentent ces mesures comme une condition impérative de survie dans la compétition mondiale. En renvoyant ainsi sur la collectivité la charge du chômage, l’entreprise ne manque pas de soulever de nouveau la question de son rôle et de sa finalité dans la société. Dans le même temps, cette interrogation cache une mutation profonde de l’équilibre social.

Entretien avec André de Peretti par Jérémie Piolat et Christopher Yggdre

On devrait penser à une société étudiante créatrice de son apprentissage et d’un certain nombre de savoir, communiqués avec l’aide des enseignants.

Silence on tourne par Violette

Moi, j’avais chopé des bribes de phrases sur ce que chacun vivait dans son métier, dans son quotidien, dans ses études... (le père, 48 ans : architecte ; la mère, 50 ans : pédiatre ; le fils, 19 ans : étudiant, le jeune fils, 11 ans collégien ; la fille (moi), 22 ans : étudiante). Il fallait réunir tout cela, en faire quelque chose, « faire » surtout.

L’information n’est pas un dû mais une pratique par Federica Bertelli et Yovan Gilles

Je voudrais ici dissiper quelques malentendus liés à l’idée que l’on se fait d’une entreprise de presse- En effet, tout journal peut être considéré comme une entreprise de presse. Mais de quel modèle s’agit-il, en l’occurrence ? Nous pensons à un espace concret où entreprendre, sans exclusion et appartenance, un espace à déborder, en créant, par exemple d’autres activités, en élargissant le contexte de ses usages- Lieu de rencontre où l’écriture est liée à une culture du vivant.

Ceux qui disent que ça vous passera... par Catherine Claude

L’histoire ne recommence jamais exactement selon les formes précédentes. Mais ce qui reste toujours vrai, à travers toute l’histoire humaine, c’est le choix entre la peur qui engendre la résignation, et le refus de la résignation qui devient un moteur pour trouver des solutions là où ceux qui se résignent n’en trouvent pas.

Rebels with or without a cause par Valérie Naudin

C’était une soirée de galère. J’étais fatiguée et affaiblie mais pourtant..., je pensais, je rêvais. Ma force, je la puisais dans l’espoir, sorte d’émerveillement, « de pulsion de demain ». La fatalité et la médiocrité de la vie courante écrasaient la conversation qui se menait. Cette tristesse m’anéantit si je m’y résigne.

Simples Réflexions ! par Serge Wilhelm

C’est la mise en rapport avec des contextes très différents qui peut nous rendre capable « d’apercevoir » ce que nous avons simplement imaginé comprendre !

« Lettre de Charles L. Dogson à Henrietta et Edwin Dogson » par Lewis Carroll

(...) je vais vous raconter la façon dont je fais mes cours. Le point le plus important, voyez-vous, c’est que le professeur soit plein de dignité et à une certaine distance de l’élève ; l’élève, de son côté, doit être ravalé aussi bas que possible.

Cinq textes d’élèves du Lycée La Saussaye de Chartres

Les périphériques vous parlent et Génération Chaos Musique ont présenté leur activité au lycée agricole de Chartres "La Saussaye" ; y étaient présents, des élèves de Terminale D’, de BTS A.C.S.E. (conduite et gestion d’exploitation agricole), BTS I.A.A. (Industrie agro-alimentaire), des professeurs et des journalistes.

J’ai fait un trou dans ma chaussette par Fadil Hammas

Il y a près d’une semaine que cela s’est passé et ma chaussette ne s’en est pas encore remise.
La remise dans laquelle je me stocke tous les jours depuis quatre ans s’impose le long de la Seine...!... sus aux périphrases, c’est l’Université Pierre et Marie CURIE (Paris VI).

Jeunesse et travail de rage par Nicolas Louis

La jeunesse ! Bien belle chose ! Moi qui écris, j’ai 23 ans. Suis-je pour autant jeune ? Et d’ailleurs, la jeunesse est-elle formée par des bataillons de jeunes ? Ce doux concept si utilisé, tellement réutilisé, prend-il forme en ces individus nommés jeunes ? Et comment définit-on alors le jeune ? Ou plutôt qui le définit ?

On peut toujours attendre (chanson)

Ils nous exhortent à la patience. Ils nous disent d’attendre Les temps meilleurs sont pour demain.

L’habit fait le moine, mais le moine est un autre homme

Ce film, dis-moi, il est bien cool. Je dirais même plus, il est hyper cool avec un rien bien schtarbé ! Un autre surenchérit : Moi je suis pas d’accord avec ton analyse, ce film m’a complètement halluciné ; m’en parle pas j’suis encore en descente ! Ce cinéma-là c’est la life tu comprends, pêchu et couillu !

Jeunesse dangereuse par Christopher Yggdre

Les « moins que zéro » débarquent de leur planète télé-show, de leur univers spectacle.., ces décharnés mentaux, malades du feuilleton, sont excités par l’idée qu’ils pourront entr’apercevoir leurs idoles. Idoles de la niaiserie et du confort.

Il ne faut pas laisser n’importe qui penser pour le bien de tout le monde par Jérémie Piolat

"Et que de jeunesse enterrée dans ses murailles, que de forces inutilisées, perdues ici sans profit. (...) tous ces gens-là avaient en eux des ressources merveilleuses, ils étaient peut-être les mieux doués, les plus énergiques de notre peuple (...)." (Dostoïevski, Souvenirs de la maison des morts.)

Sous-France de n’a qu’un œil par Pascal Galy

Chers séropotes, séropopos, zéros, zorros, héros... Quel sort nous est fait ? La France n’est toujours pas préparée à l’épidémie du sida. Souffrance sous France. J’ai perdu l’œil gauche : historique. J’savais pas que ça pouvait arriver. Je m’ennuyais, un tel abandon ! Dans l’hiver social, je ne passais pas. Seul un groupe de théâtre me soutenait, secrète rencontre, et réinventait la vie jamais finie... Au self-service des urgences, une semaine pour un rendez-vous !, dix personnes s’endorment.

L’homme disqualifié par Marc’O

Nous en sommes là, à ce point où les mentalités n’arrivent pas à s’adapter au mouvement des temps.

L’Alibi Extraits d’un entretien avec Jean-Paul Sartre paru dans le Nouvel Observateur

La presse le proclame, des enquêtes le démontrent, les dirigeants du régime s’en félicitent : la France se « dépolitise ». Sa jeunesse se détournerait non seulement des partis et des idéologies, mais des idées tout court. Elle n’aurait plus qu’un dieu, la technique, et ne rêverait que de bien-être.

1994 : Seuil historique pour la jeunesse par Yovan Gilles

Les périphériques vous parlent m’a dit : Il faut détruire toutes les idoles. Il m’a encore dit : Il ne faut pas écouter béatement les professeurs-maîtres, les professeurs « détenteurs de la Valeur grand V interprètes du Savoir grand S » C’est Ed-pe qui me l’a dit. Il le sait, il l’a lu quelque part !

Il est préférable de ne pas vivre, que de vivre au milieu des sots par Mathieu

La réalité que la jeunesse doit affronter aujourd’hui, est certainement plus redoutable que le laissent entendre les rêves et les images sans contenu, dont on continue à la divertir.

Lettre d’une étudiante

Je suis dépourvue, je ne sais pas quoi faire pour réagir, cependant... je commence à le faire en vous écrivant à vous Périphériques, qui vous montrez sensibles aux problèmes étudiants.

Vermines & Lycées par un lycéen du Lycée Voltaire à Paris

Toute une frange de la population est exclue du monde et de son mouvement ; indésirables, inutiles, méprisés, à charge de l’État et des parents : ce sont les lycéens.
L’un de ces réprouvés prend la parole.

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