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Numéro 30 WEB
Les conditions du lisible 4 : In the road
photo d’Alexandre Chemla
Par Marc’O |

Sommaire

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(Attention ! Je m’arrête au mot dangereux pour vous signaler qu’il évoque l’idée
d’un « virage contrôlé » que le conducteur essaie de maintenir pour la roule, in the road.
Je corrige, en conséquence, en proposant les termes difficile et ardu
en lieu et place du vocable dangereux
afin de me faire mieux comprendre de vous,
les lecteurs (les destinataires) de ces lignes et paroles conjointes
pour exprimer une pensée dans un espace sonore).

Difficile et ardu. Dès le départ, les problèmes,
ceux que je retiens, c’est-à-dire que je me pose,
le sont.

Tout de suite, une petite glissade pour vous dire que la formulation de la phrase ci-dessus n’appartient pas aux problématiques touchant à la forme, au style, mais exprime le contenu lui-même, tant il est vrai qu’il n’y a pas de contenu sans forme, pas plus que de forme sans contenu. Les glissements de l’un (la forme) à l’autre (le contenu) sont constants. La grammaire, la syntaxe étant des freins, des instructions avancées pour vous avertir que si vous rentrez dans le décor, c’est que vous connaissez mal votre code routier.

Le code routier m’apprend bien que « la vue, c’est la vie », mais la vie ne se réfère qu’à sa propre vie, sa vie en train de se vivre, une vie, à chaque fois menacée par l’accident. Rien à voir avec la vie qui s’écrit pour mettre les autres au courant de ses succès et de ses déboires. Les accidents verbaux sont là pour vous culpabiliser davantage : délit de désobéissance au code de conduite.

En arrière plan, cette mise en garde d’André Breton de
« ne pas confondre les livres qu’on lit en voyage
avec les livres qui font voyager ».

Mon propos touche au voyage, pas au départ, ni à la destination. La question est claire, elle touche à ce qui se passe pendant le temps du voyage où l’on passe d’un espace à l’autre. Qu’ai-je à dire des rencontres, des gens, des événements, des paysages, de mes pensées ? La question est encore plus acerbe : est-ce même un voyage que je raconte ou moi-même qui fait le plein de ce qu’il vit durant le voyage ?

Au départ, bien sûr, les obsessions sont là,

Premièrement, le voyage lui-même, deuxièmement les conditions du voyage. Aussi, avant de prendre la route, j’ai consulté une carte, et j’ai médité un peu sur la conduite à tenir pour ne pas me retrouver dans un ravin. Le ravin de mes désillusions ou pire la ravine de mes illusions.

La route toute en lacets, en virages, en courbes, en coudes est faite - me dis-je - de dérapages, de glissades, de décrochages, de glissements, de déclinaisons, déclinations, de reprises, de ripements et ripages déchaînés ou en chaînes ou en suspens ou... du suspens, toujours. Alors, je doute.

Lire la suite : De l’indécision