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Numéro 24 WEB
Extrait (André Gorz, L’immatériel)
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Connaissance, valeur et capital

La connaissance ouvre donc la perspective d’une évolution de l’économie vers l’économie de l’ abondance, ce qui veut dire aussi vers une économie où la production, demandant de moins en moins de travail immédiat, distribue de moins en moins de moyens de paiement. La valeur (d’échange) des produits tend à diminuer et à entraîner, tôt ou tard, la diminution de la valeur monétaire de la richesse totale produite, ainsi que la diminution du volume des profits. L’économie de l’abondance tend par elle-même vers une économie de la gratuité et vers des formes de production, de coopération, d’échanges et de consommation fondées sur la réciprocité et la mise en commun ainsi que sur de nouvelles monnaies. Le "capitalisme cognitif" est la crise du capitalisme tout court.
Dans cette situation, un double problème se pose à l’économie capitaliste : celui de la solvabilisation de la demande pour ce qui est produit avec de moins en moins de travail ; celui de la "capitalisation" et de la valorisation d’un produit, la connaissance, qu’il s’agit pour le capital de s’approprier afin de l’empêcher de devenir un bien collectif et de le faire fonctionner comme du "capital immatériel".