Extrait
Introduction
Aujourd’hui l’autodafé du sens, des livres (essais, romans, récits...) qui se donnent pour tâche de travailler celui-ci sous couverts de mots mêlés, malaxés, ne résulte pas des flammes qu’on allumerait pour en interdire la diffusion, mais inversement c’est par l’avalanche de cette dernière et l’état de glaciation qui s’ensuit (malgré l’artifice d’épiphénomènes médiatiques) que les mots et son écriture sous-jacente s’épuisent à petit feu. Pour autant la captation du sens, son appréhension, son renouvellement demeurent, par goût de l’étonnement et d’une nécessaire vigilance. Mais alors face à la profusion qui l’accable et le noie, le geste ne peut être d’ajouter à ce qui déjà le submerge, mais plutôt de laisser fondre tout cela (c’est bon, la terre se réchauffe !), de suivre un écoulement ad hoc, de laisser suinter une source en deçà de tout ce qui s’assèche dans précisément tout ce qui nous inonde. Aussi par fatigue, par paresse, par préservation mais également par émulation, on a ici répondu à la sollicitation d’écrire un texte en reproduisant simplement ce qu’on avait déjà écrit. En en prenant des bouts pour les juxtaposer, les enchaîner implicitement à ce qui nous semble être toujours une entente possible du moment actuel. Merci de votre compréhension. (Gibus de Soultrait)
*Titre d’un livre écrit par Gibus de Soultrait il y a une quinzaine d’années et publié en 1995 aux Éditions Vent de Terre.