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Numéro 22
La triste fin du frère de Zaza (misère post-moderne du corps-sujet)
par Yovan Gilles

Extrait de L’inaccessible - l’Homme à la hache - de Yovan Gilles

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Extrait

C’est Zaza qui introduisit Joseph au collège des illisibles. Zaza déboula qui équeuta ses certitudes en matière de simplicité rhétorique et de limpidité stylistique, avant qu’il ne la queute sur un tapis de chienlit au Bois de Vincennes. Zaza avec son œil bigle et sa croupe bègue d’éducatrice génitale. Sa beauté était intérieure et sa laideur extérieure. Elle eût préféré parfois une laideur intériorisée et une beauté plus tangible. Les secrets de l’âme sont plus ravinés que les véroles de la peau. Désirable du côté du subtil, mais boudin du point de vue du tangible, elle se consolait en lisant Platon qui fut fasciné par le laideron le plus magnétique de la pensée disait Nietzsche : Socrate. Mais comme elle ne distinguait pas le dehors du dedans et le dedans du dehors, elle se résignait à opposer dehors et dedans comme s’invertissent matière fécale et matière grise. Elle avait un nez camus comme Socrate et un vagin escamoté comme un échangeur d’autoroutes. La mort de son frère l’avait ébranlée.

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