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Numéro 10
La guerre doit être menée sur le terrain de l’imaginaire
Par Jil VALHODIIA |

Il faut déclarer la guerre à une guerre économique néo- et ultralibérale qui fait de plus en plus de victimes. Mais avec quelles armes ? "L’imaginaire politique", préconise Patrick Chamoiseau dans cet entretien. Non pas l’imaginaire d’un prêt-à-rêver que le marché vend au consommateur universel, mais bien un imaginaire, politique parce que poétique, qui rende la vie au mouvement qui est le sien et la culture au divers d’où elle jaillit.

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En 1997, dans ce qui n’est ni un essai, ni un roman, ni une autobiographie, on retrouve maintes fois explorés et redéfinis les termes de rhizome, réseau centre, périphérie, France, diversité, unicité, différence, résistance, existence, lieux, conscience, utopie et bien sûr j’en oublie. Écrire en pays dominé (éd. Gallimard) est le fait d’armes de Patrick Chamoiscau, un éducateur martiniquais, aujourd’hui Conseiller au Tribunal pour enfants de Fort-de-France (Préfecture de la Martinique), mais plus reconnu comme écrivain depuis l’obtention d’un Prix Goncourt en 1992 pour ce qu’on peut décrire comme une étude personnelle sur la création d’un quartier périphérique de Fort de France, Texaco.

L’article qui suit est composé à la fois du compte-rendu personnel d’une interview, d’une conférence où intervenait l’auteur, d’articles parus lors de la sortie du livre et d’extraits choisis. Pour justifier sa démarche et son caractère politique, Chamoiseau rappelle qu’il s’est toujours intéressé aux urgences auxquelles est confrontée sa collectivité et que son projet est effectivement politique dans la mesure où il souhaite faire émerger ce que Césaire a appelé une utopie refondatrice, même si selon lui le poète a raté cette refondation. Cette nouvelle utopie ne pourra voir le jour que si l’on réussit à modifier sensiblement l’imaginaire collectif antillais. « Il faut comprendre que nous relevons d’une identité problématique complexe éloignée de l’idée traditionnelle et dans laquelle on a tendance à se réfugier aujourd’hui. Ce n’est pas aussi simple de se définir. La définition identitaire est un problème majeur de nos jours, or, il faut vivre cette problématique de manière positive » (Article de France-Antilles Magazine, hebdomadaire martiniquais, semaine du 17 au 23 mai 1997).

De même, il questionne la notion de pays, qui pour lui devient obsolète. « Le discours indépendantiste qui a encore cours tente de recréer des territoires tels qu’ils ont fonctionné avec les États-nations d’Europe, c’est-à-dire des terres... Aujourd’hui, ce schéma ne fonctionne plus. Compte tenu de notre constitution de diversité, compte tenu de l’ampleur des mutations qui s’opèrent sous nos yeux dans le monde, nous sommes obligés de reconsidérer la construction de notre pays dans l’optique de ce que Glissant appelle le Lieu, qui est une définition nouvelle du territoire plus ouverte et mieux adaptée à la réalité du monde moderne » (Ibid.). Ces changements concernent également la domination subie en Martinique qui ne peut plus être rattachée aux colonisations antérieures. « On peut dominer un peuple sans pour autant l’asservir ni le soumettre à des lois policières et militaires de manière brutale. On peut asservir un peuple en lui octroyant une apparence de liberté pour la pratique de sa langue, pour la reconnaissance même partielle de son identité, pour la liberté de consommer (...) Nous visons une autre forme de domination, inédite, qui appelle à inventer de nouvelles armes. Pour s’opposer à cette nouvelle domination, nous devons créer ce que j’appelle le nouveau guerrier. En produisant un nouvel imaginaire, on peut d’ici 10 ans créer de nouveaux militants, de nouveaux économistes (...) Mon rôle est de fournir à l’imaginaire politique des amplifications. » (Ibid.)

Même si le propos semble se centrer sur la situation de la Martinique en particulier, le type de domination décrit ici rappelle (et c’est volontaire) ce que l’on regroupe sous l’anglicisme globalisation. La réflexion de Chamoiseau ne s’arrête pas aux contours de la Caraïbe, les mots qu’il interroge concernent l’homme en général. « Ce que nous affrontons est global mais s’exerce en des points singuliers. (...) chaque pays nôtre, instruit de sa diversité et en chemin vers une idée du Lieu, ouvre à la Pierre-Monde. Cette dernière se reflète dans l’emmêlement des Lieux-imaginés du monde. Défendre l’idée du Lieu-naissant (ni meilleur, ni exportable) s’inscrit dans le désir-imaginant de cet ensemble. Admettre la perte d’un Lieu-naissant est comme souscrire aux avortées de tous. La mise-en-alerte dans un Lieu-naissant permet d’envisager les autres Lieux sans universel vide. La Pierre-Monde ne se devine qu’au plein d’un Lieu conscient de lui-même et qui lustre ses principes comme des valeurs sacrées. Ce Lieu en constant devenir fonctionne alors comme ces enveloppes mentales qui délimitent mais se révèlent capteuses des substances du dehors. Qui cernent et qui relient. Qui densifient et qui étalent. » (Extrait de Écrire en pays dominé.)

Et contrairement à l’idée d’isolement dont on affuble cette partie du Globe terrestre, qui a connu tant de migrations et qui nous porte à croire qu’elle ne peut rien apporter au monde, Chamoiseau insiste bien sur la richesse d’un nouveau type d’humanité créé au fil de ces migrations dans la Caraïbe. L’Homme a beaucoup à apprendre de ces « créoles ». « Dans la Créolité martiniquaise, chaque Moi contient une part ouverte des autres, et au bordage de chaque Moi se maintient frissonnante la part impénétrable des Autres... Aujourd’hui encore, nous avons du mal à penser cet axiome. Pourtant, le contemporain brassage des cultures et des peuples répand de par le monde ce phénomène des créolisations et des créolités. L’enfant qui naît au Japon, d’une Haïtienne ayant épousé un Allemand, relèvera du Japon, de l’Allemagne et de Haïti, dans la claire perception de chacune de ses sources culturelles dont il ne sera jamais coupé. Il devra apprendre à penser cet écartèlement linguistique, cette articulation sur plusieurs terres et sur plusieurs histoires. Comprendre ces présences de l’Autre en lui et qui justement définissent ce qu’il est. S’il n’y parvient pas, les troubles seront grands et une stérilisation de sa créativité ou même un désarroi le guetteront à terme. On le voit aujourd’hui chez les Beurs ou chez les Antillais de la seconde génération, dans ces bandes créolisées des banlieues françaises, au cœur désespérant des urbanismes industriels, des plans Marshall et des politiques « d’intégration ». La Créolisation est aujourd’hui le grand défi des mégapoles urbaines : organiser une mise-en-commun de diversités humaines qui ne tiennent pas à renoncer à ce qu’eIIes sont. » (Ibid.)

Cet accent mis sur une domination jugée silencieuse, furtive (rappelons-le pour certains, « naturelle ») est donc dû au fait qu’elle vise fondamentalement, pour Chamoiseau, l’imaginaire, l’aptitude à la créativité, à proposer des solutions, à avoir de l’audace, à pouvoir recombiner le réel.

Entretien avec Patrick Chamoiseau

Jil Valhodiia : Dans vos livres vous dites avoir essayé dans l’écriture de conserver « l’éthique du conteur ». En quoi le conteur créole tient-il encore du présent ?

Patrick Chamoiseau : L’esthétique du conteur est la suivante : il ne parle pas à la place de la collectivité dans laquelle il s’exprime, il parle avec, il sollicite, son récit est modifié en fonction de l’auditoire, les perceptions, les rires, les peurs vont déterminer la structure de son récit. Ainsi, j’essaie dans mes romans d’être en observation participante ou en clarification participante. Cela me permet de ne pas déserter le lieu, de ne pas entrer dans un universalisme transparent hors lieu, hors culture alors que ne pas déserter ses blessures, s’articuler sur ce qui nous appartient, tenter de percevoir ce qui est fondamental dans les grandes mutations du monde, est selon moi la meilleure attitude. Mon propos ne pouvait se faire de manière univoque, c’était une exploration sensible, une poétique, une approche du réel qui reste disponible, car l’essence pédagogique la plus sûre, la plus durable, la plus profonde est d’ordre poétique ; il faut entrer dans une espèce de sincérité, dire ce qu’on aime, dire ce qu’on craint, vivre ce qu’on a à dire et essayer de se mettre en situation dans ce qu’on a à dire, c’est ainsi selon moi que l’on frappe des imaginations, pour permettre le rêve et non l’entrée dans l’illusion dominante.


La maîtrise d’une action est donnée dans son acte.
Le plein-sens d’une action est donné dans son lieu.
Le devenir d’une action est donné dans la Relation.

(Édouard Glissant)


Nous, aux Antilles dans la confluence de plusieurs histoires, plusieurs langues, plusieurs races, avons des douleurs identitaires véritables, et si nous ne parvenons pas à penser ou à rêver la chose de manière à peu près positive, nous aurons les grandes violences d’aujourd’hui, le retour des purifications ethniques, les intégrismes religieux, les lois contre l’immigration, soit des attitudes de fermeture, de retour à la certitude antérieure, au confort des sociétés et identités traditionnelles, attitudes qui pour la plupart sont culturelles et liées à cette inaptitude, à ces douleurs nées d’une identité mal clarifiée, en tout cas d’une identité créole que l’on ne parvient pas à assumer. Il faut absolument cultiver un imaginaire de la diversité pour échapper à l’uniformisation, à la standardisation, c’est-à-dire amener l’imaginaire à un point de vertige, et qui le laisse sur ce vertige en lui disant qu’il y a un inconnaissable, qu’il y a un obscur et qu’il nous faut apprendre à avancer dans cet obscur en évitant les grandes certitudes. Lorsque nous nous installons dans l’assistanat et la dépendance, lorsque nous avons le sentiment que c’est le seul moyen que nous avons d’exister au monde, lorsque nous acceptons l’irresponsabilité collective et que nous trouvons cela normal, lorsque les sociologues, économistes, anthropologues, politiciens se penchent sur le développement et le reste en écartant cette situation inhumaine, un peuple collectivement dépossédé de sa souveraineté et de son pouvoir de décision, il y a une usure de l’imaginaire qui est intériorisée, qui n’est pas menée par des coutelas. Les intellectuels ne produisent pas de productions qui puissent alimenter l’imaginaire politique. La domination fait que la Martinique s’est installée dans l’inacceptable....

Il me paraît donc important de témoigner de cette esthétique du conteur, qui est une esthétique de renaissance : lorsque je plonge dans cette obscurité identitaire, lorsque je comprends l’identité créole dans sa diversité, diversité intérieure qui nous renvoie à la diversité du monde, cela me permet de comprendre que ces grands mouvements du monde actuel nous amènent vers un monde qui jusqu’alors nous était inconnu. Les conceptions que nous avons des sociétés, le rapport que nous avons aux langues, à la langue maternelle, la conception que nous avons de l’État, de l’économie, tout cela sera mis à mal dans les années à venir. À partir de là, nous voyons bien qu’il n’est pas concevable de priver une collectivité humaine de sa souveraineté, de son existence au monde. Nous devons pouvoir trouver nous-mêmes des solutions. Cette potentialité de créativité passe par une nouvelle esthétique, que j’essaie de clarifier pour moi, pour savoir comment ça marche ce que je fais, vers quoi je vais, pour éviter que ce que j’écrive ne soit une manière de conforter la domination dont je suis victime, pour comprendre ce qui se fait dans le monde et exprimer de nouvelles choses en accord avec les mutations du monde, pour créer des principes qui pourront donner naissance à de nouveaux créateurs, à un imaginaire nouveau pour mieux vivre le monde.

J.V. : Vous êtes en relation par vos activités professionnelles avec les nombreuses détresses de la jeunesse martiniquaise. Comment s’expriment-elles, notamment au niveau des étudiants de l’Université Antilles-Guyane ?

P.C. : J’explique aux étudiants antillais, même s’ils ne viennent pas beaucoup me voir, qu’ils auront à vivre dans un monde totalement modifié. C’est sur les angoisses de trouver ou non un travail qu’il faut fonder une analyse du monde en mutation, du monde à venir dans 50 à 70 ans. Ces angoisses étroites n’existent que parce que leur imaginaire est habité par le monde actuel. Ils délaissent ce qu’ils aiment pour aller dans la filière la moins « bouchée ». Ce grand bond dans l’imaginaire de la diversité que je propose est selon moi une attitude de base. Et lorsque l’on commence à disposer de cette poétique du monde, on parvient à aborder les problèmes les plus intimes jusqu’aux problèmes les plus collectifs, les plus immenses. Dans ce que j’en connais, les initiatives de Rhizome et des Périphériques vous parlent en sont je crois un bon exemple. Il faut faire comprendre que ce qui est important maintenant, c’est de réenchanter le monde, et pour le réenchanter, il faut l’imaginer, le supputer, comprendre qu’il est imprévisible, même si l’on peut déterminer déjà quelques postures fondamentales et quelques principes intéressants.

Prenons le terme de rhizome. Le rhizome n’a pas de centre. C’est la forme d’organisation la plus extraordinaire si on l’applique à l’organisation du monde. Récemment, on me disait, le Zaïre est mal parti, c’est un pays immense, ingérable, il y a plein d’ethnies dans tous les coins. J’ai répondu à la personne qu’elle le voyait ingérable parce qu’elle voulait appliquer là-dessus l’État-Nation européen, avec un État centralisé, un Président, des Ministres.... Pourquoi ne pas imaginer une organisation étatique, qui serait rhizomatique ? Les ethnies n’arrivent pas à se disposer de manière harmonieuse, parce qu’on ne dispose pas d’un imaginaire de la diversité, on reste dans des intérêts conflictuels, c’est-à-dire en standardisation, en uniformisation, en appauvrissement. De même que lorsqu’on regarde la Caraïbe, un économiste de base dira que comme il n’y a pas d’économies complémentaires, il est impossible de créer un espace économique caribéen. Peut-être, mais faut-il absolument qu’un espace économique soit lié à la topographie ? Ne peut-on imaginer un espace rhizomatique fondé par des réseaux dans la Caraïbe, en Amérique latine, en Europe, dans le Pacifique ? Comme l’indifférenciation guette, les frontières s’effondrent pour laisser place à plus de flou, il nous faut donc rentrer dans une organisation plus fluide. Voilà ce que j’explique aux étudiants : quand vous participez de l’angoisse diffuse, c’est que vous vous accordez au vieux monde ancien qui est en train de s’écrouler, alors qu’il existe des moyens pour rester en Martinique et réinventer le monde.

J.V. : Comme Garcin Malsa (Maire de Sainte-Anne en Martinique qui a participé à la rencontre de fondation des Fora) vous attachez une plus grande importance à la mutation qu’au changement. Pourquoi les séparer ?

P.C. : Nous sommes obligés de muter dans notre façon de concevoir les choses les plus élémentaires : le passage à la « méta-nation » citée par Garcin Malsa est une mutation fondamentale. On est obligé de modifier les rapports les plus profonds entre les êtres humains. Je suis frappé de voir comment tous les discours de développement restent des discours de conquête et de domination, tout est en terme de puissance et de contre-puissance, l’Europe contre les États-Unis, l’Euro contre le dollar, alors que nous devons accepter l’idée de se changer en échangeant. Je préfère le terme de mutation à celui de changement, de même que je préfère celui d’épanouissement à celui de développement : je m’épanouis en fonction de mes potentialités, de mes atouts, de mes faiblesses et aussi de mon vouloir, alors que le développement suppose l’unicité, des règles à partir desquelles on va s’inscrire et à l’aune desquelles on peut être mesuré.

Les mutations du monde entraînent une mutation rapide des référents traditionnels ; famille, patrie, homme, femme. Cette fluidité est extrêmement angoissante pour tous. Ce qu’il y a de grave est que nous perdons les rites d’initiation. Dans les sociétés traditionnelles, on passait les étapes, de manière un peu sacralisée. Autant cela augmente la liberté individuelle, autant cela angoisse le psychisme humain qui a besoin de concrétiser ces différentes étapes selon moi. Pourquoi ne pas trouver moyen de ritualiser certaines choses, une forme de sacré qui ne déboucherait pas sur une sorte de fanatisme aliénant et obscurantiste ? L’homme n’est pas que raison, loin de là : nous sommes donc obligés de déployer des procédures qui relèvent de l’imaginaire mais qui soient sacralisantes, et c’est pourquoi j’aimerais élever le divers en sacré, ce qui nous permettra de mieux combattre le racisme, la peur de l’autre, et c’est pourquoi j’appelle à de nouveaux sacrés...


... Un homme à même de vivre le relatif après avoir souffert l’absolu. J’appelle relatif le Divers, la nécessité opaque de consentir à la différence de l’autre ; et j’appelle absolu la recherche dramatique d’imposition d’une vérité à l’Autre.

(Édouard Glissant)


« Flottant sur ce chaos génésique, je pouvais maintenant concevoir un Guerrier de l’imaginaire. À peine mieux lucide, mais lucide sur le mirage de sa lucidité. Lui au détour d’un hasard, devine le champ de bataille. Il se projette cette guerre sur l’écran d’une folie qui se sait, dans le clair-obscur d’une scène où il joue des postures contredisant les rôles qui lui ont été assignés. Il se doit travailleur sur lui-même, affecteur, infecteur, gratteur des failles, effriteur de murailles, refuseur de conforme, dérouteur de facile, jeteur de germes qui font les oasis, semeur des graines sans dates sur la table des prophètes, déclineur d’évidence, plongeur en toutes virtualités, louangeur d’inconnaissable, pareur aux certitudes. Il doit douter-s’abandonner et programmer de fins irréalismes dans les conditionnements. » (Extrait de Écrire en pays dominé.)

J.V. : Un nouvel imaginaire passe aussi par une nouvelle vision de tout son être et donc de tout son corps. Comment selon vous, le corps peut-il s’exprimer autrement ?

P.C. : Il est effectivement fondamental de réinvestir son corps en recourant à tous les modes d’expression possibles. Le grand spectacle à venir, capable d’approcher de la totalité-monde, donc de cette présence du monde dans son total c’est le spectacle total qui va allier toutes les formes d’expression artistiques, qui sera donc transdisciplinaire. Notre corps qui est notre média le plus prégnant par rapport à la réalité a droit à une expression véritable, qui passe donc par toutes les danses qui doivent être réintroduites dans toutes les communautés. Cela veut dire aussi qu’il faut réintroduire des sensations tactiles, car je me rends compte à quel point nous nous sommes coupés du contact avec les autres, percevoir, vivre avec ses mains sont des choses que l’on devrait réintroduire dans tous les systèmes d’éducation. La danse comme moyen de réenchantement du monde me paraît un moyen essentiel. L’implication du corps dans les nouveaux modes de perception du réel est centrale.

...Et alors que compétitivité et conquête sont pour beaucoup des sœurs jumelles, je terminerai par cette évidence assenée par Chamoiseau, qui sûrement inspirera les prochains Fora : « Le monde n’est plus à conquérir, il est à habiter ».