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Numéro 4
APPEL pour des ÉTATS DU DEVENIR
Par Les Périphériques vous parlent |

Précarisation. Ce néologisme, malheureusement, décrit une réalité lugubre. Malgré les affirmations réitérées que le chômage baisse, des pans de plus en plus larges de la population se retrouvent précarisés, condamnés à la médiocrité : petits boulots et travail à temps partiel. Une under-class (sous-classe) ainsi s’implante dans beaucoup de pays industriels avancés. C’est contre l’extension d’une sous-vie programmée que nous appelons à résister. La précarisation risque de s’installer durablement, entretenue par :

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- une crise économique longue, touchant directement le système de production pris dans un engrenage continu de « restructurations des entreprises », qui ne font qu’alimenter le chômage.
- une crise du marché : les responsables mondiaux de l’économie essayent de passer d’un système de production et de consommation de masse à un marché qui vise « la qualité », mais en même temps ces mêmes responsables semblent se désintéresser complètement du développement de la qualité des êtres humains eux-mêmes, qui seule est en mesure d’assurer la prospérité de ce marché.
- une crise de la formation : elle se traduit, surtout par l’inadaptation des études et de la formation en général aux besoins tant du monde de la production que de la société.
une crise morale : absence d’objectifs de vie, affirmation des idéologies rétro ; retour aux intégrismes religieux et aux nationalismes.
- une crise de civilisation : le manque de projets à long terme, la tendance à renoncer au nom de la rigueur à la recherche fondamentale qui seule assure l’essor de toute civilisation, réduit la vie de chacun au seul souci du lendemain.

Voilà la politique que le monde industriel avancé, soutenu au départ (les années 80) par une idéologie ultra-libérale, puis par un social-libéralisme mou (tendance des années 90) laissent s’installer au nom d’un moindre mal. Pour nous au contraire il n’y a rien de pire.

Quand nous appelons à la résistance, nous pensons qu’elle ne pourra s’engager qu’à partir de la réappropriation de ces problèmes par l’ensemble des citoyens. Nous n’aurons d’avenir que celui que nous ferons. Ne nous laissons surtout pas imposer « un présent qui n’a aucun avenir », par là c’est nous-mêmes que nous sacrifions. LE DEVENIR est la question fondamentale qui se pose maintenant à tous et partout.

Nous nous sommes souvenus des « CAHIERS DE DOLÉANCES » qui ont précédé les « ÉTATS GÉNÉRAUX » de mai 1789. Nous nous sommes convaincus que l’élaboration « d’ACTES DU DEVENIR » (voir N.B. ci-dessous) par tous ceux qui ne veulent pas renoncer à se donner un avenir, pourrait déboucher d’une manière ou d’une autre, sous une forme à déterminer, à des ÉTATS DU DEVENIR.

Nous appelons d’ores et déjà toutes les personnes, individus, groupes, associations, organisations, mini-communautés impliquées dans le monde du travail, de l’enseignement, tous ceux émargés, exclus, à se retrouver pour donner consistance à ces « Actes du Devenir ».

Nous pensons dans un premier temps que ce projet pourrait s’organiser, peu à peu, d’une manière tout à fait informelle, laissant ainsi aux intervenants le soin « de faire mouvement ». « Faire mouvement » incite à ne pas s’engager sur le terrain nauséabond de la politique politicienne et à essayer de s’organiser sans être prisonnier d’une organisation préalable. Sur cette ligne, nous proposons maintenant,

d’une part, une adhésion, des individus, des groupes, associations, mini-communautés à cette initiative,
d’autre part à se rencontrer à travers des réunions de travail et toutes autres formes d’expression susceptibles de manifester les potentialités et les initiatives propres aux individus et aux groupes.
Nota Bene : Les « actes du devenir » pourraient se manifester à travers les expressions propres à chacun, qu’il s’agisse de la rédaction de « cahiers » (en référence aux « cahiers de doléances ») ou de l’utilisation de différents modes et moyens d’expression : plastiques, audiovisuels, informatiques, la théâtralité et autres formes de langage social ou culturel, sans oublier les espaces de la recherche scientifique et technologique.