Résistance contre qui ? La réponse ne se proposera pas de désigner les oppresseurs. Notre question sera plutôt : Résister contre quoi ? Notre réponse alors est nette : résister contre « la précarisation ».

La précarisation se constitue à travers des mesures prises à la hâte pour régler au coup par coup les difficultés quotidiennes. C’est cette politique du « court terme » que nous voulons combattre, en premier lieu, et de toutes nos forces.

Additionner des mesures destinées à répondre aux aléas quotidiens revient à esquiver la question du devenir. C’est celle-ci qu’il s’agit de ramener au premier plan, c’est-à-dire au plan politique, ne serait-ce qu’en la formulant ainsi : qu’est-ce que nous allons devenir ? Répondre à cette question angoissante engage bien sûr une politique qui prenne en compte le long terme. Le devenir s’impose, par là.

Le terme « devenir » implique de soi l’idée de « jeunesse », mais une jeunesse qui sache se définir à travers son mouvement, à travers un projet. Cette réalité que nous voudrions lui donner s’oppose bien sûr à la conception que l’on en a de « nature », celle qui se mesure aux critères de l’âge. Avec le devenir, la jeunesse, il faudra la chercher « de culture ». Nous ajouterons, il faudra l’inventer. D’où notre projet : « OBJECTIF JEUNESSE ».

Ces ÉTATS DU DEVENIR, il s’agit bien sûr de les préparer. C’est pourquoi, nous prenons l’initiative d’inviter toutes les personnes, groupes, associations, organisations, communautés et autres expressions de la société, impliqués dans le monde du travail, de l’enseignement, tous ceux émargés, exclus, à se rencontrer pour rédiger des CAHIERS DU DEVENIR ouvrant à des ÉTATS DU DEVENIR.

Les textes de ce numéro se proposent d’apporter une première contribution pour argumenter quelque peu sur le bien-fondé de réunir aujourd’hui des ÉTATS DU DEVENIR, à partir de la rédaction de CAHIERS DU DEVENIR.