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Numéro 15
Misère sans grandeur de la société salariale
De la ressource humaine
Par Marc’O |

Dans son modèle de communication linguistique, Jackobson attribue au message la fonction poétique. Ne l’oublions jamais, surtout en politique. A propos de la citoyenneté et de démocratie, n’ayons pas peur de répéter qu’elles doivent être faite par tous et pour tous. Cependant, ne faisons pas de cette formule un slogan politique, simplement, renvoyons à Lautréamont pour voir en elle une belle intention poétique qui devrait habiter tout acte politique.

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EXTRAIT

(...) POUR EN FINIR AVEC LE JUGEMENT DE DIEU

Inutile de tailler à Dieu un habit neuf pour le distinguer du dieu du marché. Dieu tout court, c’est le dieu du marché .

Il y a des questions dont le but n’est pas tant d’obtenir une réponse que de générer les nouvelles questions qu’il sera difficile d’ignorer.

Quelles sont les conditions qui permettraient à la fois aux salariés et aux exclus de rejeter le travail servile ?

C’est là une question qui renvoie aussitôt à cette autre :

Quel serait, alors, le prix à payer pour que la créativité devienne non pas le bien commun - ça serait un peu trop demandé, au départ - mais le possible auquel pourrait accéder tout être humain désireux de se donner un devenir ? "Un devenir fait par tous et pour tous", pour rappeler ce que Lautréamont attendait de la poésie et de la politique.

Associer la politique et la poésie dans une activité menée "par tous et pour tous" est une démarche qui incontestablement marque un départ. Nouveau ? C’est à chacun de se rendre capable d’entrer dans la course ou la danse. Et peu importe alors le jugement de Dieu ou du marché. Le commerce est ailleurs et Dieu n’est plus à vendre, ni à acheter.

Souvenons-nous du commerce amoureux, on n’y parlait pas argent. Impossible ? et pourtant...

"Pour certains, tel Stephen Hawking dans sa Brève histoire du temps, nous sommes proches de la fin, du moment où nous serons capables de déchiffrer la "pensée de Dieu". Je crois au contraire que nous sommes seulement au début de l’aventure. Nous assistons à l’émergence d’une science qui n’est plus limitée à des situations simplifiées, idéalisées, mais nous met en face de la complexité du monde réel, une science qui permet à la créativité humaine de se vivre comme l’expression singulière d’un trait fondamental commun à tous les niveaux de la nature". [1] (...)

[1(Ilia Prigogine, La fin des certitudes, édition Odile Jacob).