Extrait
(...) Evoquer la culture, c’est avant tout évoquer la production de pratiques culturelles destinées à servir à autre chose qu’à "des opérations profitables" comme vous dites, où bien évidemment le profit financier joue le premier rôle. L’hégémonie du marché, mais aussi la réduction du culturel à une culture commerciale passe-partout pour les besoins de l’économie de marché mondialisée, a pour conséquence évidente la suppression quasi systématique d’espaces publics où la citoyenneté s’exprimerait concrètement. En même temps, se manifestent des savoirs, des pratiques, des résistances et des modes d’exister qui contredisent ce dessein, mais qui manquent cruellement d’espaces pour se retrouver, se faire connaître et se développer. Cette nouvelle culture qui se cherche n’est pas formalisable au contraire des savoirs et des pratiques en place qui parlent et agissent au nom des statuts qui les représentent. Pour notre part, le projet des Périphériques vous parlent de fonder une UniversCité Mondiale du Devenir [1] participe de la nécessité qui se fait ressentir aujourd’hui de créer davantage des lieux d’émergence culturelle que des lieux de programmation de spectacles ou de conférences. Certainement, cette visée présente des similitudes avec la démarche de Jean-Pierre Faye et avec le projet des Récollets sur lequel il revient dans ce texte. C’est peut-être moins des lieux de culture qu’il s’agit de mettre en place que des espaces de frayage où l’ensemble des citoyens mettraient justement en question l’idée même de culture, de philosophie. Son engagement et son combat pour la sauvegarde du Couvent des Récollets à Paris s’est doublé du projet d’en faire un lieu de savoir et de pratiques culturelles d’un nouveau type. Apparemment, des obstacles d’ordre bureaucratique ainsi que des péripéties rocambolesques ont empêché sa concrétisation. Dans ce texte, il nous relate son combat et, en même temps, nous explique les raisons de son attachement si particulier à ce lieu. (...)